MISE EN ŒUVRE DES ACTIONS DE SUIVI DU SOMMET DE BEIJING DU FORUM SUR LA COOPERATION SINO-AFRICAINE
2007/11/05

En novembre 2006, le Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine s'est tenu avec succès. La réunion a adopté la Déclaration du Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine et le Plan d'Action de Beijing (2007-2009), établi un nouveau type de partenariat stratégique sino-africain caractérisé par l'égalité et la confiance mutuelle sur le plan politique, la coopération gagnant-gagnant sur le plan économique et les échanges et l'inspiration mutuelle sur le plan culturel, et procédé à une planification générale de la coopération sino-africaine dans tous les domaines pour les trois ans à venir. Le Président Hu Jintao a annoncé, au nom du gouvernement chinois, huit mesures visant à renforcer la coopération pragmatique sino-africaine et à soutenir le développement des pays africains, donnant ainsi une nouvelle impulsion à la coopération sino-africaine dans cette nouvelle époque.

Depuis près d'un an, la Chine et l'Afrique, attachant toutes deux une grande importance à la mise en œuvre des actions de suivi du Sommet, ont déployé d'énormes efforts effectifs à cet égard.

1. Dès la fin du Sommet, la partie chinoise, dans l'esprit des documents adoptés, a procédé à une planification globale des différentes actions de coopération de suivi, et a étudié et élaboré un programme d'ensemble et des plans concrets de la mise en application des huit mesures. Le Ministre chinois des Affaires étrangères Li Zhaoxing a visité, en janvier 2007, sept pays africains pour démarrer la mise en œuvre des acquis du Sommet. Peu après, le Président chinois Hu Jintao a fait une tournée dans huit pays africains, durant laquelle il a échangé, de façon approfondie, ses vues avec des dirigeants africains et dégagé un large consensus avec eux sur le développement du nouveau partenariat stratégique entre la Chine et l'Afrique, l'élargissement de la coopération pragmatique et la promotion d'un développement partagé. Cette visite a permis de lancer, sur tous les plans, la concrétisation des huit mesures annoncées. Dans la foulée, le Président du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale Wu Bangguo et le Président du Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple chinois Jia Qinglin se sont rendus respectivement en Afrique, contribuant, de leur côté, à la concrétisation des acquis du Sommet. Les départements gouvernementaux chinois en charge du commerce, de l'éducation, de l'agriculture et de la santé ainsi que des institutions financières chinoises ont aussi envoyé plusieurs missions en Afrique pour consulter la partie africaine et faire des visites et des études sur place dans les domaines de leurs compétences.

Les huit mesures annoncées par le Président Hu Jintao lors du Sommet constituent un volet essentiel des actions de suivi, dont la concrétisation par la Partie chinoise s'est faite dans le respect des principes suivants :

- Amitié sincère et consultations sur un pied d'égalité. Compte tenu du nombre important des pays africains et de leurs spécificités diverses, la Chine écoute largement et par différents canaux l'avis de la Partie africaine et le respecte pleinement.

- Planification d'ensemble et bénéfices largement répartis. Dans l'élaboration des plans, nous veillons à tenir compte, autant que possible, des besoins des pays africains et à faire une planification d'ensemble équilibrée, afin de permettre à davantage de pays et de peuples d'en bénéficier.

- Adaptation et priorités bien définies. En prenant en considération les réalités nationales et les conditions réelles des pays africains, nous veillons à rendre les mesures à prendre adaptées à la fois aux besoins de ces derniers en matière de développement socio-économique et à nos propres capacités.

- Progressivité, efficacité et pragmatisme. La concrétisation des fruits du Sommet demande d'énormes efforts de coordination et de coopération. Chaque projet doit suivre, sans exception, toute une procédure allant de la communication à l'application, en passant par la planification, l'étude et l'approbation. Les différents départements chinois concernés ont toujours travaillé intensément pour qu'un projet soit mis en œuvre dès que mûr.

2. Les dirigeants et gouvernements africains ont apporté leur soutien entier et leur collaboration à l'action chinoise. Ils ont formulé beaucoup de propositions utiles et constructives à la mise en œuvre des acquis du Sommet. Un bon nombre de pays africains ont mis en place un comité spécial ou un mécanisme de coordination présidé par leurs dirigeants et composé de nombreux départements. Certains pays ont envoyé en Chine des délégations composées de personnalités de différents milieux pour discuter de la coopération avec la Partie chinoise. Jusqu'ici, plus de 40 pays africains sont déjà tombés d'accord avec la Partie chinoise sur la mise en œuvre des fruits du Sommet.

En même temps, des contacts étroits se maintiennent entre les départements concernés du gouvernement chinois et les ambassades africaines en Chine, entre les ambassades chinoises en Afrique et les gouvernements des pays d'accueil, et entre le Secrétariat du Comité de suivi chinois du Forum et le corps diplomatique africain en Chine, pour des échanges de vues et des consultations fructueux au sujet de la mise en application des actions de suivi du Sommet.

Grâce aux efforts conjugués de la Chine et des pays africains, la mise en œuvre des actions de suivi du Sommet de Beijing se déroule dans d'heureuses conditions, le nouveau partenariat stratégique sino-africain progresse sans discontinuer et la coopération pragmatique entre les deux Parties se développe toujours en profondeur.

1. Domaine politique

Les échanges de haut niveau entre la Chine et l'Afrique se sont multipliés. Au cours des huit premiers mois de cette année, trois dirigeants chinois et le Ministre des Affaires étrangères de Chine ont effectué successivement des visites dans 20 pays africains. Côté africain, trois Présidents, un Premier Ministre, sept Ministres des Affaires étrangères et plus de 90 Ministres sont venus en Chine, soit en visite, soit pour des conférences internationales.

Conformément au principe déterminé dans le Plan d'Action de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine, les deux Parties sont convenues de tenir, le 26 septembre 2007 à New York, le premier tour des consultations politiques entre le chef de la diplomatie chinoise et ses homologues africains, pour lancer officiellement le mécanisme de dialogue politique régulier entre les Ministres des Affaires étrangères chinois et africains dans le cadre du Forum.

Les Parties chinoise et africaine œuvrent à renforcer le rôle des divers mécanismes, tels que les commissions bilatérales, les consultations politiques entre les Ministères des Affaires étrangères, les commissions mixtes économiques et commerciales et les commissions conjointes technologiques. Après le Sommet, la Chine et une dizaine de pays africains ont convoqué les commissions bilatérales ou les commissions mixtes économiques et commerciales, ou mené des consultations politiques entre les Ministères des Affaires étrangères.

La Chine et les pays africains maintiennent des échanges étroits entre leurs parlements, partis politiques et collectivités locales. Depuis la fin du Sommet, le Président du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale Wu Bangguo et le Président du Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple chinois Jia Qinglin ont effectué respectivement des visites en Afrique, et six Présidents et Vice-Présidents des parlements de pays africains sont venus en Chine. Jusqu'à la fin du mois d'août de cette année, 20 délégations africaines de partis politiques ont visité la Chine et 10 délégations et groupes du Parti communiste chinois se sont rendus en visite dans une vingtaine de pays africains. Avec la création de 11 nouveaux jumelages entre les régions et villes des deux côtés, la Chine et les pays africains ont vu le nombre de ces jumelages augmenter à 85.

La concertation et la coopération entre la Chine d'un côté et l'Union Africaine (UA) et les organisations sous-régionales africaines de l'autre ne cessent de se renforcer. La Chine soutient le rôle leader de l'UA dans la gestion des dossiers africains. Elle a accordé des aides en matériel et en espèces aux opérations de maintien de la paix de l'UA au Soudan et en Somalie. En avril dernier, une délégation de la CEDEAO a effectué, pour la première fois, une visite en Chine et procédé à des échanges de vues avec les départements chinois concernés sur le renforcement de la coopération.

En mai dernier, le gouvernement chinois a nommé un Représentant spécial pour les affaires africaines. Il a déployé des efforts actifs et efficaces en vue de trouver une solution heureuse à la question du Darfour du Soudan. La Chine a également accordé plusieurs dons humanitaires en matériel au Darfour et a fourni des aides humanitaires à la Somalie par l'intermédiaire du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés. Actuellement, la Chine a pris part à sept missions onusiennes de maintien de la paix en Afrique et y a envoyé environ 1 300 militaires. En plus, elle a décidé d'envoyer un détachement de génie polyvalent aux opérations de maintien de la paix au Darfour.

Le 25 mai dernier, a eu lieu à Addis-Abeba, capitale éthiopienne, la cérémonie de pose de la première pierre du Centre de Conférences de l'Union Africaine dont la construction est prise en charge par la Chine. Les travaux de ce projet débuteront en 2008.

2. Domaine économique

Les investissements de la Chine en Afrique s'accroissent de façon régulière et les champs de coopération sino-africaine ne cessent de s'élargir. Durant les six premiers mois de l'année 2007, les investissements directs réalisés par les entreprises chinoises en Afrique ont atteint 485 millions de dollars US. La Chambre de Commerce et d'Industrie Chine-Afrique a organisé de nombreuses manifestations, y compris la Conférence de Coopération commerciale sino-africaine tenue en mai dernier en égypte à laquelle ont participé quelque 500 entrepreneurs chinois et africains.

Le Fonds de Développement Chine-Afrique, qui est devenu opérationnel en juin dernier, vise à encourager les entreprises chinoises performantes et crédibles à investir en Afrique et à s'engager dans les projets permettant d'élever le niveau technologique des pays africains, d'accroître les emplois et de promouvoir le développement socio-économique des pays d'accueil.

La Chine prend des mesures actives pour remplir ses engagements concernant l'ouverture de son marché vers les pays africains. À partir du 1er juillet 2007, 454 catégories de produits en provenance des 26 PMA africains bénéficient du tarif douanier zéro. Pendant les sept premiers mois de cette année, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique s'est chiffré à 39,3 milliards de dollars US, soit une augmentation de près de 30% par rapport à la même période de l'année dernière.

La Zone de Coopération économique et commerciale construite par la Chine en Zambie commence déjà à prendre corps, et les travaux de construction de telles zones à l'île Maurice et au Nigeria avancent dans d'heureuses conditions. Les consultations sur la conclusion des accords de coopération bilatérale sur le contrôle de qualité sont en cours entre les services du contrôle de qualité de la Chine et de 21 pays africains.

La coopération financière sino-africaine tend à s'élargir de jour en jour. La Partie chinoise a fait des contributions volontaires au Fonds africain de développement et pris une part active au Programme multilatéral de réduction de dettes, et a renforcé davantage sa coopération avec les principaux établissements financiers régionaux de l'Afrique. En novembre dernier, juste après le Sommet de Beijing, la Banque populaire de Chine et la Banque Ouest Africaine de Développement ont organisé conjointement, à Lomé, capitale togolaise, les manifestations de la « Journée de l'économie chinoise » et signé une série d'accords de coopération, contribuant ainsi à la cause de la réduction de la pauvreté en Afrique de l'Ouest et au processus d'intégration de cette région. En mai dernier, les Assemblées annuelles de la Banque africaine de Développement (BAD) se sont tenues avec succès à Shanghai. C'est la première fois que la session annuelle de la BAD a été organisée en Asie, dont l'envergure et le niveau de participation étaient sans précédent.

La coopération sino-africaine en matière de science et de technologie a réalisé de nouvelles percées. En mai dernier, la Chine a réussi à lancer pour le Nigeria un satellite de communication, le premier du genre dont dispose un pays africain, ouvrant par là la première page dans la coopération sino-africaine en matière aérospatiale.

Après le Sommet de Beijing, quatre lignes aériennes directes reliant la Chine à l'Afrique ont été mises en service, ce qui a facilité les échanges de personnes entre les deux Parties. La coopération sino-africaine en matière d'infrastructures, d'énergie, de ressources naturelles et autres continue à s'approfondir.

3. Coopération dans les affaires internationales

La Chine et l'Afrique renforcent leur concertation et coopération dans les affaires internationales pour défendre leurs intérêts communs et ceux des autres pays en développement, et œuvrent ensemble à la démocratisation des relations internationales de même qu'à la promotion de la paix, de la coopération et du développement dans le monde.

Grâce au soutien énergique d'un grand nombre de pays dont l'écrasante majorité des pays africains, la Chine a recouvré avec succès ses droits légitimes au sein de l'Organisation mondiale de la Santé animale, et a fait échouer les tentatives de Taiwan de « participer » à l'Organisation mondiale de la Santé lors de la 60e Assemblée mondiale de la Santé et d' « adhérer à l'Organisation des Nations Unies sous le nom de Taiwan » lors de la session de l'Assemblée générale de l'ONU de cette année.

La Chine plaide comme toujours, dans les différentes enceintes internationales, pour la défense des intérêts et la promotion du développement de l'Afrique. Lors des dialogues entre les dirigeants du G8 et des pays en développement, comme à d'autres occasions, les dirigeants chinois ont appelé vivement la communauté internationale, notamment les pays développés, à se préoccuper davantage du développement de l'Afrique et à honorer effectivement leurs engagements d'assistance envers celle-ci. Au moment des débats sur l'Afrique au sein du Conseil de Sécurité de l'ONU, la Chine a toujours pris au sérieux les préoccupations des pays et des organisations régionales africains, et sollicité le Conseil de Sécurité de déployer des efforts actifs pour assurer la paix et la sécurité sur le continent africain.

Après avoir démarré un nouveau programme d'aide au déminage en Afrique, la Chine organisera, entre octobre et décembre prochain, un stage de formation pour les personnels de déminage de certains pays africains, avec la fourniture d'un lot d'équipements de déminage pour accélérer le processus de déminage en Afrique.

4. Domaine du progrès social

La Chine continue à accorder, dans la mesure de ses possibilités, son aide au développement aux pays africains. Depuis début 2007, elle a annoncé de nouvelles aides à 45 pays africains. Elle travaille, ensemble avec la Partie africaine, à l'amélioration de l'efficacité socio-économique de ces aides, en augmentant notamment les investissements dans les projets sociaux, culturels et d'intérêt public, pour apporter des profits réels à la population locale.

Pour concrétiser les huit mesures annoncées au Sommet de Beijing, la Chine a conclu avec neuf pays africains des accords-cadres sur l'octroi de crédits préférentiels, et a déclaré la fourniture à un pays africain d'un crédit acheteur préférentiel.

La Chine a signé des protocoles d'annulation de dettes avec 23 des 33 pays africains pauvres très endettés et les moins avancés ayant des relations diplomatiques avec elle, et accomplira les procédures d'annulation de dettes pour le reste de ces pays dans le courant de l'année.

En fonction des besoins réels de la Partie africaine, la Chine formera cette année 5 000 Africains dans des domaines aussi variés que l'économie, le commerce, l'éducation, la santé, les sciences et technologies, la culture, l'agriculture, la douane, le contrôle de qualité, les télécommunications, la protection de l'environnement et la presse. Jusqu'à fin août, elle a déjà organisé 148 stages de formation au profit de 3 668 Africains toutes catégories confondues.

Dans le courant de cette année, la Chine enverra 51 experts agricoles de haut niveau dans 17 pays africains pour aider leurs gouvernements à élaborer des stratégies de développement agricole, améliorer les semences, faire partager les techniques de production et les expériences de gestion adaptées, et former des personnels techniques.

Le centre de démonstration de technologie agricole mis en place par la Chine au Mozambique a été inauguré, et 14 pays africains se verront dotés, vers 2009, de tels centres dont les études de faisabilité ont été achevées.

La Chine a également procédé à un échange de lettres avec 19 pays africains sur la création par elle de 42 écoles rurales.

La Chine continue à envoyer en Afrique des équipes médicales qui comptent aujourd'hui plus de 1 000 personnes. Elle terminera avant la fin de l'année les études et la conception de 20 hôpitaux en projet dont les travaux seront lancés dès l'année prochaine. Elle continue à fournir des médicaments anti-paludisme à 33 pays africains. Suite à la mise en place au Libéria d'un premier centre sino-africain de lutte contre le paludisme, la Chine déclenchera plus tard cette année et l'année prochaine, projet par projet, les travaux de construction de 31 autres centres du genre. À part des dons en médicaments, la partie chinoise fournira gratuitement à ces centres des équipements de diagnostic et de traitement et y enverra des groupes d'experts itinérants pour procurer des expériences professionnelles et des assistances cliniques et former des personnels médicaux sur place.

La Chine entend envoyer cette année quelque 120 jeunes volontaires dans près de 10 pays africains. Actuellement, 75 volontaires chinois travaillent en Éthiopie, au Zimbabwe et aux Seychelles dans les domaines de l'enseignement de la langue chinoise, de l'éducation physique, de la formation informatique, de la médecine traditionnelle chinoise, etc. Lors de sa visite en Afrique en début d'année, le Président Hu Jintao a annoncé que 500 jeunes africains seraient invités en Chine en trois ans, ce qui est en cours de concrétisation.

Le nombre des bourses chinoises accordées aux pays africains a augmenté de près de 700 cette année par rapport à l'année dernière pour atteindre 2 683. En 2007, la Chine a signé, avec six pays africains, des accords ou des lettres d'intention portant sur la création de 10 Instituts Confucius ou Classes Confucius pour y favoriser l'enseignement de la langue chinoise.

Les échanges culturels sino-africains sont riches et variés. Depuis le Sommet de Beijing, les visites réciproques des délégations culturelles ont été fréquentes, avec le renouvellement de cinq projets d'exécution des accords culturels bilatéraux. Cette année, sept groupes artistiques chinois sont allés donner des représentations en Afrique et deux groupes africains sont venus en Chine.

Au Sommet de Beijing, le gouvernement chinois a déclaré que neuf pays africains auraient désormais le statut de destination approuvée pour les groupes touristiques chinois. Jusqu'ici, la Chine a déjà signé avec quatre d'entre eux des mémorandums d'entente sur le plan d'exécution.