Renforcer la coopération sino-africaine pour les avantages mutuels et le gagnant-gagnant
2006/11/04
Renforcer la coopération sino-africaine pour les avantages mutuels et le gagnant-gagnant

2006/11/04

- Allocution de M.Wen Jiabao, Premier Ministre

du Conseil des Affaires d'Etat de la République populaire de Chine,

au Dialogue de haut niveau entre les dirigeants chinois et africains

avec les représentants du monde des affaires et

à la Cérémonie d'ouverture de la

2e Conférence des entrepreneurs chinois et africains

(4 novembre 2006)

Excellence, Monsieur le Premier Ministre Meles Zenawi,

Excellences, Mesdames et Messieurs les Chefs d'Etat et de Gouvernement,

Excellences, Mesdames et Messieurs les Chefs de Délégation, les Ministres et les Ambassadeurs,

Mesdames et Messieurs,

Ce matin, s'est ouvert avec succès le Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine. Les dirigeants de Chine et de 48 pays africains se sont réunis pour discuter des grandes orientations du développement des relations sino-africaines. Et maintenant s'ouvrent solennellement le Dialogue de haut niveau entre les dirigeants chinois et africains avec les représentants du monde des affaires et la 2e Conférence des entrepreneurs chinois et africains, une heureuse occasion pour les participants de dessiner ensemble les belles perspectives pour l'avenir de la coopération économique et commerciale entre la Chine et l'Afrique. Au nom du gouvernement chinois, je tiens à souhaiter une chaleureuse bienvenue à tous les hôtes d'honneur ici présents.

Cette année marque le cinquantenaire de l'inauguration des relations diplomatiques entre la Chine et les pays africains. Le gouvernement chinois a publié pour la première fois le Document de la politique de la Chine à l'égard de l'Afrique où il a proposé en termes nets l'établissement avec l'Afrique d'un nouveau type de partenariat stratégique, caractérisé par l'égalité et la confiance mutuelle sur le plan politique, le bénéfice mutuel et le gagnant-gagnant sur le plan économique, l'interaction et l'inspiration mutuelle sur le plan culturel, définissant ainsi les orientations du développement des relations sino-africaines dans le nouveau contexte. L'intensification des relations amicales sino-africaines répond au vœu unanime des peuples chinois et africains, en même temps qu'elle correspond aux intérêts communs des Etats des deux côtés. Depuis la création en 2000 du Forum sur la Coopération sino-africaine, grâce aux efforts conjugués de part et d'autre, la coopération économique et commerciale sino-africaine est entrée dans une nouvelle étape de développement généralisé :

- Le volume commercial sino-africain en 2005 a été de 39,7 milliards de dollars US, soit le quasi quadruple de celui de l'an 2000. Il a atteint 40,6 milliards de dollars pour les neuf premiers mois de cette année, une hausse de 42% par rapport à la même période de l'an passé. Ces dernières années, malgré son déficit commercial prolongé, la Chine a veillé, comme toujours, à augmenter ses importations en provenance de l'Afrique. La Chine a accordé le traitement de tarif douanier zéro à 190 catégories de produits de 28 PMA (pays les moins avancés) africains. Les produits chinois, qui présentent un bon rapport qualité/prix, ont enrichi le marché africain et ont été très prisés par la population locale.

- Jusqu'à la fin de l'année 2005, la Chine a investi au total 6,27 milliards de dollars US dans les pays africains. Jusqu'à ce jour, elle a signé avec 28 pays africains des accords pour la protection des investissements et avec huit pays africains des accords pour éviter la double imposition. Les investissements chinois ont amené avec eux des techniques avancées adaptées et des expériences de gestion, contribuant ainsi au développement économique et social local.

- Dans le cadre du Forum sur la Coopération sino-africaine, la Chine a pris en charge dans 42 pays africains 176 projets complets pour construire des routes, écoles, hôpitaux, stades, etc., et fourni des aides humanitaires rapides et opportunes aux régions touchées par des catastrophes naturelles. Elle a annulé les dettes de 31 PPTE et PMA africains pour une valeur totale de 10,9 milliards de yuans RMB, signé 27 accords-cadres sur l'octroi de prêts préférentiels et formé 10 000 personnes toutes catégories confondues pour les pays africains. Toutes ces aides chinoises, décidées en fonction des besoins des pays africains et après des consultations bilatérales, ont contribué activement au développement de l'Afrique.

Mesdames et Messieurs,

La Chine est le plus grand pays en développement, tandis que l'Afrique est le continent qui réunit le plus grand nombre de pays en développement. Vu la forte complémentarité entre les économies chinoise et africaine, la coopération sino-africaine renferme de grandes potentialités et a de larges perspectives de développement. Il nous faut intensifier, sur un pied d'égalité, la coopération mutuellement avantageuse pour qu'elle profite à nos peuples. À la Cérémonie d'ouverture du Sommet, le Président Hu Jintao a annoncé au nom du gouvernement chinois une série de nouvelles mesures pour promouvoir la coopération pragmatique avec l'Afrique. Pour bien concrétiser ces mesures et élever sur tous les plans le niveau de coopération sino-africaine, j'aimerais vous faire les propositions suivantes :

1. Donner une plus grande envergure aux échanges commerciaux sino-africains. Il nous faut optimiser sans cesse la structure commerciale et mieux exploiter le potentiel pour porter en 2010 notre volume commercial à 100 milliards de dollars US. La partie chinoise continuera à ouvrir son marché et à encourager les entreprises chinoises à accroître les importations en provenance de l'Afrique en fonction des besoins du marché. Le gouvernement chinois étendra le traitement de tarif douanier zéro à la majeure partie des produits importés des PMA africains. Il nous faut aussi intensifier la coopération en matière de commerce des services, notamment dans les secteurs du tourisme, des finances et des télécommunications, pour créer de nouveaux créneaux de croissance et assurer un développement équilibré et harmonieux des échanges commerciaux.

2. Renforcer la coopération en matière d'investissement. La Chine encouragera les entreprises chinoises performantes et crédibles à investir et à s'implanter dans les pays africains et à transférer leurs techniques pratiques et expériences de gestion. Pour ce faire, le gouvernement chinois a décidé de créer un Fonds de développement sino-africain dont le capital s'élèvera progressivement à cinq milliards de dollars US et qui fonctionnera conformément aux lois du marché et aux principes des avantages réciproques et du gagnant-gagnant et servira à orienter les entreprises chinoises en les aidant à investir en Afrique. Pour élever le niveau des investissements, nous encouragerons et aiderons les entreprises chinoises performantes à créer des zones de coopération économique et commerciale dans les pays africains où les conditions sont réunies. En même temps, les entreprises africaines sont les bienvenues pour investir et opérer en Chine.

3. Elever le niveau des aides chinoises à l'Afrique. La Chine, en fonction du niveau de son propre développement, élargira progressivement l'envergure de son aide aux pays africains afin d'aider ces derniers à augmenter leur capacité d'autodéveloppement et à promouvoir leur développement économique et social. Une plus grande attention sera accordée aux projets touchant à la vie quotidienne de la population locale, comme l'agriculture, la réduction de la pauvreté, la santé publique, l'éducation, les sports, l'alimentation en eau, le logement et la protection de l'environnement. Nous renforcerons le contrôle sur les projets d'assistance et veillerons à assurer la qualité, l'efficacité, la sécurité des travaux ainsi que la protection de l'environnement en la matière, de façon que tous les projets pris en charge par nous soient bien exécutés. Par ailleurs, ces projets d'assistance doivent se réaliser conformément aux règles internationales et de manière ouverte, équitable, juste, rationnelle et transparente. La Chine prendra en outre des mesures concrètes d'annulation de dettes en faveur des PPTE africains pour alléger le fardeau pesant sur leur développement.

4. Promouvoir la coopération entre les entreprises chinoises et africaines. Les entreprises sont les principaux acteurs de la coopération économique et commerciale. Celle-ci doit être conduite par les gouvernements, avec la participation des entreprises comme acteurs principaux et suivant les lois du marché. Il faut donc tout faire pour que les entreprises puissent y jouer leur rôle. La Conférence des entrepreneurs chinois et africains a tenu déjà deux sessions, et maintenant, nous sommes heureux de voir naître la Chambre de Commerce et d'Industrie Chine-Afrique. Les entrepreneurs des deux parties devront profiter pleinement des mécanismes existants et développer les échanges de personnes et d'informations, pour promouvoir la connaissance mutuelle, resserrer l'amitié et approfondir la coopération. Le gouvernement chinois continuera à apporter son aide aux échanges et à la coopération entre les entreprises chinoises et africaines.

5. Renforcer la formation des ressources humaines africaines. Nous accroîtrons considérablement le nombre de bourses accordées aux Africains afin qu'ils puissent faire des études en Chine et retourner par la suite dans leurs pays respectifs pour se mettre au service de la construction nationale. Et, nous envisageons de former, dans les trois ans à venir, 15 000 Africains, toutes catégories confondues, pour la promotion de la valorisation des ressources humaines en Afrique et le renforcement des capacités des Etats africains.

Mesdames et Messieurs,

Depuis le lancement de la politique de réforme et d'ouverture sur l'extérieur il y a 28 ans, la Chine a choisi une voie de développement adaptée à ses conditions nationales, son économie a connu une croissance régulière et rapide, la puissance générale du pays s'est accrue considérablement et la vie de la population s'est améliorée nettement. Cependant, la Chine reste un pays en développement et doit faire face à beaucoup de difficultés et problèmes, notamment au déséquilibre de développement entre villes et campagnes et entre les différentes régions. Elle a encore un long chemin à parcourir avant de réaliser sa modernisation. Bien que nos moyens soient limités, nous avons accordé, dans la mesure du possible, des aides aux pays africains. Nos aides, sincères et désintéressées, sont sans aucune condition politique. Nous sommes toujours d'avis que le soutien et l'aide entre Etats sont réciproques. Nous ne saurions jamais oublier les soutiens précieux accordés depuis longtemps par de nombreux pays africains à notre lutte pour la sauvegarde de la souveraineté d'Etat et l'intégrité territoriale. Nous entendons poursuivre avec les pays africains cette coopération tout à fait sincère et mutuellement avantageuse. La coopération sino-africaine dans les domaines économique et commercial se veut ouverte. C'est dire que nous sommes disposés à coopérer étroitement avec les différents pays du monde et les diverses organisations internationales dans le soutien et l'assistance à apporter en commun aux pays africains.

Mesdames et Messieurs,

La Chine et l'Afrique représentent plus d'un tiers de la population mondiale. Le renforcement de la coopération sino-africaine non seulement profite aux peuples de Chine et d'Afrique, mais encore contribue à la prospérité et au développement dans le monde. Que nous œuvrions côte à côte pour créer des lendemains meilleurs où la Chine et l'Afrique prospéreront et progresseront ensemble !

Je souhaite un plein succès à ce Dialogue et à cette Conférence.